Je suis heureuse d'avoir la chance de faire une carrière universitaire grâce à tous ceux qui m'ont formée (mes professeurs, et ensuite mes collègues), grâce à tous eux qui ont choisi de me publier. J'enseigne la littérature, et de plus en plus souvent, je me trouve dans une situation où les peintres nous permettent de visualiser une culture, un siècle, une émotion (une mère entourée de ses enfants qui ressemblent à une couvée montre le genre sentimental de Bernardin de Saint-Pierre mieux qu'un ensemble de périphrases). Un voyage rapide via google à Pompéi (récemment découvert à l'époque où il écrit Paul et Virginie) montre ce qu'est une statue classique. Les passages des documentaires qui accompagnent le film, L'affaire du collier, expliquent en peu d'image ce qu'est l'origine de Versaille, la gallerie des glaces. L'internet fait que les étudiants sont plus attentifs au niveau visuel, et le multiculturalisme de la salle de classe éloigne considérablement les siècles d'une culture donnée. Par ailleurs, les capacités des programmes d'ordinateur, qui corrigent l'orthographe et signalent les problèmes grammaticaux, permettent une exigence accrue du côté de ma correction. De plus, il ne faut pas abandonner l'essentiel: cultiver la réceptivité analytique et informée aux "autres", que cette altérité soit celle de l'objet culturel—éloigné dans le temps ou l'espace, ou celle de la personne "étrangère"—je propose que toute personne est étrangère à l'autre, sans quoi nous sommes dans le même incestueux ou de pur Narcissisme. [Description de la photo au droit: Ici (2009), je suis à Nice, à la librairie Liber Thé, avec des amis cannois, des collègues, des étudiantes de notre programme d'échange (UWO, Guelph, Windsor, MUN), et nous faisons signer notre copie de Ma Riviera par Raoul Mille, auteur et personne politique de la ville de Nice.]